Language: French
Publisher: Les liens qui libèrent
Published: May 1, 2018
Alors que le progr\u00e8s technologique a toujours \u00e9t\u00e9 vu comme l'horizon d'une lib\u00e9ration du travail, notre soci\u00e9t\u00e9 moderne repose en grande partie sur l'ali\u00e9nation de la majorit\u00e9 des employ\u00e9s de bureau. Beaucoup sont amen\u00e9s \u00e0 d\u00e9dier leur vie \u00e0 des t\u00e2ches inutiles, sans r\u00e9el int\u00e9r\u00eat et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialit\u00e9 de leur contribution \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9. C'est de ce paradoxe qu'est n\u00e9 et s'est r\u00e9pandu, sous la plume de David Graeber, le concept de\u00a0
Alors que le progr\u00e8s technologique a toujours \u00e9t\u00e9 vu comme l'horizon d'une lib\u00e9ration du travail, notre soci\u00e9t\u00e9 moderne repose en grande partie sur l'ali\u00e9nation de la majorit\u00e9 des employ\u00e9s de bureau. Beaucoup sont amen\u00e9s \u00e0 d\u00e9dier leur vie \u00e0 des t\u00e2ches inutiles, sans r\u00e9el int\u00e9r\u00eat et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialit\u00e9 de leur contribution \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9. C'est de ce paradoxe qu'est n\u00e9 et s'est r\u00e9pandu, sous la plume de David Graeber, le concept de \"bullshit jobs\" - ou \"jobs \u00e0 la con\", comme on les appelle en fran\u00e7ais. Dans son style unique, virulent et limpide, l'auteur proc\u00e8de ici \u00e0 un examen pouss\u00e9 de ce ph\u00e9nom\u00e8ne. Il soutient que, lorsque 1 % de la population contr\u00f4le la majeure partie des richesses d'une soci\u00e9t\u00e9, ce sont eux qui d\u00e9finissent les t\u00e2ches \"utiles\" et \"importantes\". Mais que penser d'une soci\u00e9t\u00e9 qui, d'une part, m\u00e9prise et sous-paie ses infirmi\u00e8res, chauffeurs de bus, jardiniers ou musiciens - autant de professions authentiquement cr\u00e9atrices de valeur - et, d'autre part, entretient toute une classe d'avocats d'affaires, d'actuaires, de managers interm\u00e9diaires et autres gratte-papier surpay\u00e9s pour accomplir des t\u00e2ches inutiles, voire nuisibles ? Graeber s'appuie sur les r\u00e9flexions de grands penseurs, philosophes et scientifiques pour d\u00e9terminer l'origine de cette anomalie, tant \u00e9conomique que sociale, et en d\u00e9tailler les cons\u00e9quences individuelles et politiques : la d\u00e9pression, l'anxi\u00e9t\u00e9 et les relations de travail sadomasochistes se r\u00e9pandent ; l'effondrement de l'estime de soi s'apparente \u00e0 \"une cicatrice qui balafre notre \u00e2me collective\". Sa d\u00e9monstration est \u00e9maill\u00e9e de t\u00e9moignages \u00e9clairants envoy\u00e9s par des salari\u00e9s de tous pays, r\u00e9cits tour \u00e0 tour d\u00e9chirants, consternants ou hilarants. Il y a le consultant en informatique qui ne poss\u00e8de aucune des qualifications requises pour le poste, mais qui re\u00e7oit promotion sur promotion, bien qu'il fasse des pieds et des mains pour se faire virer ; le salari\u00e9 supervis\u00e9 par vingt-cinq managers interm\u00e9diaires dont pas un seul ne r\u00e9pond \u00e0 ses requ\u00eates ; le sous-sous-sous-contractant de l'arm\u00e9e allemande qui parcourt chaque semaine 500 kilom\u00e8tres en voiture pour aller signer un papier qui autorisera un soldat \u00e0 d\u00e9placer son ordinateur dans la pi\u00e8ce d'\u00e0 c\u00f4t\u00e9... Graeber en appelle finalement \u00e0 une r\u00e9volte du salari\u00e9 moderne ainsi qu'\u00e0 une vaste r\u00e9organisation des valeurs, qui placerait le travail cr\u00e9atif et aidant au coeur de notre culture et ferait de la technologie un outil de lib\u00e9ration plut\u00f4t que d'asservissement, assouvissant enfin notre soif de sens et d'\u00e9panouissement.
David Graeber est docteur en anthropologie, \u00e9conomiste et professeur \u00e0 la London School of Economics. C'est un des intellectuels les plus en vue du moment et les plus ancr\u00e9s dans les redites socio-\u00e9conomiques. Il est notamment l'auteur de Dette : 5000 ans d'histoire aux \u00e9ditions LLL.\u00a0
Alors que le progr\u00e8s technologique a toujours \u00e9t\u00e9 vu comme l'horizon d'une lib\u00e9ration du travail, notre soci\u00e9t\u00e9 moderne repose en grande partie sur l'ali\u00e9nation de la majorit\u00e9 des employ\u00e9s de bureau. Beaucoup sont amen\u00e9s \u00e0 d\u00e9dier leur vie \u00e0 des t\u00e2ches inutiles, sans r\u00e9el int\u00e9r\u00eat et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialit\u00e9 de leur contribution \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9. C'est de ce paradoxe qu'est n\u00e9 et s'est r\u00e9pandu, sous la plume de David Graeber, le concept de\u00a0
Alors que le progr\u00e8s technologique a toujours \u00e9t\u00e9 vu comme l'horizon d'une lib\u00e9ration du travail, notre soci\u00e9t\u00e9 moderne repose en grande partie sur l'ali\u00e9nation de la majorit\u00e9 des employ\u00e9s de bureau. Beaucoup sont amen\u00e9s \u00e0 d\u00e9dier leur vie \u00e0 des t\u00e2ches inutiles, sans r\u00e9el int\u00e9r\u00eat et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialit\u00e9 de leur contribution \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9. C'est de ce paradoxe qu'est n\u00e9 et s'est r\u00e9pandu, sous la plume de David Graeber, le concept de \"bullshit jobs\" - ou \"jobs \u00e0 la con\", comme on les appelle en fran\u00e7ais. Dans son style unique, virulent et limpide, l'auteur proc\u00e8de ici \u00e0 un examen pouss\u00e9 de ce ph\u00e9nom\u00e8ne. Il soutient que, lorsque 1 % de la population contr\u00f4le la majeure partie des richesses d'une soci\u00e9t\u00e9, ce sont eux qui d\u00e9finissent les t\u00e2ches \"utiles\" et \"importantes\". Mais que penser d'une soci\u00e9t\u00e9 qui, d'une part, m\u00e9prise et sous-paie ses infirmi\u00e8res, chauffeurs de bus, jardiniers ou musiciens - autant de professions authentiquement cr\u00e9atrices de valeur - et, d'autre part, entretient toute une classe d'avocats d'affaires, d'actuaires, de managers interm\u00e9diaires et autres gratte-papier surpay\u00e9s pour accomplir des t\u00e2ches inutiles, voire nuisibles ? Graeber s'appuie sur les r\u00e9flexions de grands penseurs, philosophes et scientifiques pour d\u00e9terminer l'origine de cette anomalie, tant \u00e9conomique que sociale, et en d\u00e9tailler les cons\u00e9quences individuelles et politiques : la d\u00e9pression, l'anxi\u00e9t\u00e9 et les relations de travail sadomasochistes se r\u00e9pandent ; l'effondrement de l'estime de soi s'apparente \u00e0 \"une cicatrice qui balafre notre \u00e2me collective\". Sa d\u00e9monstration est \u00e9maill\u00e9e de t\u00e9moignages \u00e9clairants envoy\u00e9s par des salari\u00e9s de tous pays, r\u00e9cits tour \u00e0 tour d\u00e9chirants, consternants ou hilarants. Il y a le consultant en informatique qui ne poss\u00e8de aucune des qualifications requises pour le poste, mais qui re\u00e7oit promotion sur promotion, bien qu'il fasse des pieds et des mains pour se faire virer ; le salari\u00e9 supervis\u00e9 par vingt-cinq managers interm\u00e9diaires dont pas un seul ne r\u00e9pond \u00e0 ses requ\u00eates ; le sous-sous-sous-contractant de l'arm\u00e9e allemande qui parcourt chaque semaine 500 kilom\u00e8tres en voiture pour aller signer un papier qui autorisera un soldat \u00e0 d\u00e9placer son ordinateur dans la pi\u00e8ce d'\u00e0 c\u00f4t\u00e9... Graeber en appelle finalement \u00e0 une r\u00e9volte du salari\u00e9 moderne ainsi qu'\u00e0 une vaste r\u00e9organisation des valeurs, qui placerait le travail cr\u00e9atif et aidant au coeur de notre culture et ferait de la technologie un outil de lib\u00e9ration plut\u00f4t que d'asservissement, assouvissant enfin notre soif de sens et d'\u00e9panouissement.
David Graeber est docteur en anthropologie, \u00e9conomiste et professeur \u00e0 la London School of Economics. C'est un des intellectuels les plus en vue du moment et les plus ancr\u00e9s dans les redites socio-\u00e9conomiques. Il est notamment l'auteur de Dette : 5000 ans d'histoire aux \u00e9ditions LLL.\u00a0
Description:
Alors que le progrès technologique a toujours été vu comme l'horizon d'une libération du travail, notre société moderne repose en grande partie sur l'aliénation de la majorité des employés de bureau. Beaucoup sont amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles, sans réel intérêt et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société. C'est de ce paradoxe qu'est né et s'est répandu, sous la plume de David Graeber, le concept de « bullshit jobs » ? ou « jobs à la con », comme on les appelle en français. Dans son style unique, virulent et limpide, l'auteur procède ici à un examen poussé de ce phénomène. Il soutient que, lorsque 1 % de la population contrôle la majeure partie des richesses d'une société, ce sont eux qui définissent les tâches « utiles » et « importantes ». Mais que penser d'une société qui, d'une part, méprise et sous-paie ses infirmières, chauffeurs de bus, jardiniers ou musiciens ? autant de professions authentiquement créatrices de valeur ? et, d'autre part, entretient toute une classe d'avocats d'affaires, d'actuaires, de managers intermédiaires et autres gratte-papier surpayés pour accomplir des tâches inutiles, voire nuisibles ? Graeber s'appuie sur les réflexions de grands penseurs, philosophes et scientifiques pour déterminer l'origine de cette anomalie, tant économique que sociale, et en détailler les conséquences individuelles et politiques : la dépression, l'anxiété et les relations de travail sadomasochistes se répandent ; l'effondrement de l'estime de soi s'apparente à « une cicatrice qui balafre notre âme collective ». Sa démonstration est émaillée de témoignages éclairants envoyés par des salariés de tous pays, récits tour à tour déchirants, consternants ou hilarants. Il y a le consultant en informatique qui ne possède aucune des qualifications requises pour le poste, mais qui reçoit promotion sur promotion, bien qu'il fasse des pieds et des mains pour se faire virer ; le salarié supervisé par vingt-cinq managers intermédiaires dont pas un seul ne répond à ses requêtes ; le sous-sous-sous-contractant de l'armée allemande qui parcourt chaque semaine 500 kilomètres en voiture pour aller signer un papier qui autorisera un soldat à déplacer son ordinateur dans la pièce d'à côté? Graeber en appelle finalement à une révolte du salarié moderne ainsi qu'à une vaste réorganisation des valeurs qui placerait le travail créatif et aidant au coeur de notre culture et ferait de la technologie un outil de libération plutôt que d'asservissement, assouvissant enfin notre soif de sens et d'épanouissement.